Dimanche 1er septembre 2019, 9h…
Nous voilà dans la voiture. France a décidé de m’emmener faire un peu de randonnée. Charles et Emmanuelle, une de ses amies, sont aussi de la partie. Direction Saint-Donat et la Montagne Noire pour faire un petite balade dans la région de Lanaudière.
Après une bonne heure de voiture, nous voici arrivés au parking. Il est assez blindé, mais nous trouvons une petite place au bord de la route. Nous commençons l’ascension en passant par le sentier Intercentre. Il y a un peu de monde dans la montée, mais c’est franchement pas l’autoroute non plus. Puis nous nous arrêtons dans un premier temps à un petit belvédère avec une super vue sur le lac Archambault si je ne dis pas de bêtises.
Puis nous continuons notre chemin. Ça monte mais pas trop, mais c’est pas trop easy non plus. D’autant plus que je n’ai pas apporté mes chaussures de randonnée avec moi au Québec. Le chemin est un peu humide par endroit, je glisse assez facilement car même si j’ai pris une paire de baskets de sport, elles ne sont pas adaptées au terrain. Et je vous raconte pas le nombre de fois où j’ai cogné mes orteils contre un caillou ! Bref je retiendrai la leçon et pour la prochaine fois, je passerai à sport expert avant.
La région de Lanaudière (et celle des Laurentides pas loin), sont plutôt connues pour les lacs qu’elles abritent. Du coup tout le long de la randonnée nous en avons vu passer des lacs !
Mais nous voilà presque arrivés au sommet. La Montagne Noire, outre ses beaux paysages offre aussi une autre particularité aux randonneurs : c’est un lieu de mémoire. C’est le lieu où s’est écrasé le Harry Liberator III en 1943. Je vous propose une petite rubrique « point culture » sur cet accident qui a coûté la vie à 24 personnes et qui est encore à ce jour le pire accident de l’histoire de l’Aviation royale canadienne.
Le 19 octobre 1943, la météo a cloué les appareils de la Royal Air Force au sol sur la base militaire de Gander. Cependant quelques temps après 22h, le Liberator III, un Consolidated B-24 Liberator, obtient l’autorisation de décoller pour effectuer un vol de routine vers l’aéroport Mont-Joli. Il transporte alors à son bord quatre membres d’équipage et vingt militaires en permission. Après 3 heures de vol, le pilote demande à Mont-Joli l’autorisation d’atterrir, mais celle-ci lui est refusée, la piste est fermée en raison des conditions météo. L’avion est donc redirigé vers l’aéroport de Dorval à Montréal. Après cela plus aucun contact n’a pu être établi avec l’appareil. Les habitants de Saint-Donat ont entendu le bruit d’un gros avion suivit celui d’un écrasement la nuit de l’accident. Dès que la disparition de l’avion a été constatée, le commandement aérien de l’Est du Canada a ordonné des recherches sur la trajectoire du Harry Liberator. Après 728 sorties pour un total de 2 438 heures de vol entre le 20 octobre et le 26 novembre, les recherches sont abandonnées. L’hypothèse retenue est que l’avion est tombé dans le Saint-Laurent. Pourtant presque trois ans après la disparition de l’avion au cours de recherche d’un autre avion disparu dans la région, les débris du Liberator III sont aperçus le 20 juin 1946. Une expédition est alors menée depuis le lac Archambault jusqu’à l’avion. La scène que les militaires découvre est un véritable choc pour eux. Sur les 24 victimes seules 3 ont pu être identifiées. Les corps ont été inhumés sur le lieu de l’accident dans un premier temps, de nombreuses commémorations ont eu lieu. Suite à la profanation des tombes les corps ont été déplacé au cimetière de Saint-Donat. Depuis 2000 le site a été entièrement réaménagé et le sentier pour s’y rendre également. En plus d’un cénotaphe et de 24 croix portant les noms des victimes, de grands cartels ont été installés sur le site à destination du public. Ils expliquent notamment que malgré que les causes de l’accident soient mal connues, le crash serait dû à une sous-estimation de la hauteur de la montagne d’après les cartes d’aviation. Compte tenu des mauvaises conditions météo, le pilote aurait aperçu la montagne trop tard.
Voilà donc pour histoire de l’accident. Nous nous sommes arrêté dans notre ascension au mémorial et c’est là que nous avons manger. Puis nous avons continuer notre route en direction du sommet où un observatoire nous attendait. C’est un super spot pour voir des kilomètres à la ronde sur 360°. Il y avait pas mal de vent en haut. Mais franchement, la montée des quelques marches pour voir tout le paysage ça vaut vraiment le coup !
Le temps de la descente est enfin arrivé ! Et je peux vous dire que c’était long, trèèèès long. On a mis plus de temps à descendre qu’à monter. Mais bon ça a été l’occasion de passer à coté d’un autre beau lac (le lac Crystal) et de profiter de la forêt et des sentiers boueux. L’aventure quoi !
En résumé c’était une chouette rando, je m’y suis sentie un peu comme chez moi et c’était bien chouette. J’essayerai de retourner dans la région à l’automne pour prendre de belles photos des arbres dorés.
Ah oui et en rentrant de la rando je suis allée voir mon appart, parce que c’était le jour de déménagement pour mes colocs. Sans dire que c’était le gros choc, ça m’a fait un mauvais coup au moral de voir mon logement. Les fenêtres ne donnent pas sur un truc fantastique comme un parc ou une jolie rue avec des arbres… Non non, nous on a l’autoroute Décarie juste sous nos fenêtres ! Mais l’installation dans l’appart fera l’objet d’un tout autre article.
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