Conseils aux futur.e.s expatrié.e.s

Conseils aux futur.e.s expatrié.e.s

Avant de réellement commencer mon article, je tiens à faire un petit disclaimer. Même si cet article à pour but d’aider des personnes qui ont pour projet de partir au Québec, il est entièrement basé sur mon expérience et mon parcours (je link quelques uns de mes articles si tu veux en apprendre plus sur mon expérience). Il s’adresse donc principalement à des personnes souhaitant étudier au Québec en programme régulier (bien que certains conseils fonctionnent aussi pour un échange étudiant ou un PVT par exemple) en provenance de France. En aucun cas je suis une professionnelle de l’immigration canadienne et québécoise. Je ne remplacerai jamais un site gouvernemental sur la question et son exhaustivité en la matière.

Le Canada réouvre ses frontières aux étudiants internationaux alors je pense qu’il est temps de faire un petit article un peu générique pour aider les personnes qui projettent de venir étudier au Québec.

Peu-être que tu ne le sais pas mais pour pouvoir venir étudier au Québec il te faut 3 sésames : une lettre d’admission provenant d’un EED (établissement d’enseignement désigné) l’université quoi, un Certificat d’Acceptation du Québec ou CAQ et un permis d’études. Et tu ne veux pas être dans le rush, je te conseille de commencer tes démarches le plus rapidement possible !

Bon déjà la lettre d’admission, elle est envoyée par ton université si ta demande d’admission est acceptée (Attention les demandes d’admission sont payantes au Québec !). Tu dois l’imprimer et la conserver avec toi précieusement car elle te servira à obtenir les deux autres documents. Beaucoup de gens se trompent entre la lettre de bienvenue de la part de leur université et la lettre d’admission. Celle-ci doit contenir tes nom et prénom, un matricule étudiant, le nom de notre programme ainsi que le nombre de sessions/crédits nécessaire à l’obtention de ton diplôme.

Ma lettre d’admission

Les visas, une affaire pas si compliquée que ça

Dès que tu as en main cette lettre, commence tout de suite à faire tes démarches d’immigration. Il te faut tout d’abord obtenir un Certificat d’Acceptation du Québec que. Il se demande en ligne ici et il te faudra envoyer un dossier avec plein de documents comme ton acte de naissance, la copie de ton passeport, une preuve financière que tu peux faire des études au Québec et bien entendu ta lettre d’admission qui te servira à donner la durée totale de tes études. Par exemple j’ai déclaré que mes études commençaient en septembre 2019 et terminaient en aout 2021. Mais ne t’inquiètes pas, tu auras une liste personnalisée sur ton espace de demande sur le site. Là encore il s’agit d’une démarche payante. Un CAQ coûte actuellement 116$. Tu devrais recevoir ton document environ un mois et demi après ta demande.

Tant que j’y pense pour ton passeport : vérifie bien sa date d’expiration. Si celui-ci expire avant la fin de tes études, tes papiers d’immigration (CAQ et permis) expireront en même temps que lui. Alors pensez peut-être à le renouveler avant de te lancer dans tes démarches d’immigration.

Une fois ton CAQ en poche, il te faut faire ta demande de permis d’études. Celle-ci se fait sur le site d’Immigration et Citoyenneté Canada ou IRCC pour les intimes. Toute la démarche est bien expliquée. Tu as la possibilité de faire une demande papier ou en ligne. Je te recommande de la faire en ligne comme ça tu n’es pas dépendant.e des délais postaux. Comme pour le CAQ on te donnera une liste personnalisée de documents à envoyer ou téléverser dépendamment du moyen choisi pour ta demande. Aujourd’hui le permis d’études coûte en tout 150$. Depuis 2017, il faut également transmettre tes données biométriques aux services d’immigration, normalement c’est inclus dans le prix du permis. Pour cela il faut te rendre dans un Centre de Réception des Demandes de Visas (CRDV), il y en a un à Paris et un à Lyon (juste à coté de la gare Part-Dieu) pour les Français. Je te conseille vivement de prendre rdv, ça t’évitera d’attendre toute la journée.

La demande de permis acceptée, tu devras te présenter à l’agent des frontières une fois au Canada (théoriquement quand tu seras descendu de l’avion) avec ton passeport, ton lettre d’acceptation à l’université, ton CAQ et la lettre d’introduction ainsi que ton AVE (autorisation de voyage électronique). Ces deux derniers documents te seront envoyés par IRCC en même temps que la réponse positive pour le permis d’études. Donc pas besoin de prendre ton AVE en avance. Et avec tout ça tu récupèreras ton permis d’études à la frontière en arrivant sur le territoire.

Note covid : les délais avec la pandémie se sont rallongés donc si tu comptes partir au Québec pour tes études en ce moment, fais tes démarches le plus rapidement possible. La collecte des données biométriques est également suspendue pour le moment. J’ajoute que tu dois actuellement satisfaire aux exigences actuelles de voyage pour pouvoir entrer sur le territoire, mais comme elles sont assez nombreuses et qu’elles changent je t’invite à te renseigner ici.

L’inscription consulaire

Pendant qu’on est dans les démarches administratives, j’aimerai te parler de l’inscription consulaire. Elle n’est pas obligatoire mais si tu restes plus de 6 mois hors du territoire français, tu peux t’inscrire au Registre des Français Établis Hors de France. Cette inscription permet de faciliter certaines démarches administratives auprès du consulat comme le renouvellement de tes papiers d’identité, mais aussi d’être tenu.e informé.e par les autorités consulaires sur tout ce qui est élections par exemple. En soi, ça sert aussi à dire à l’État français que tu n’habites plus sur le territoire et tu recevras une attestation comme quoi tu habites à [ton adresse au Canada]. Ça peut être plutôt utile comme preuve en plus pour prouver que tu habites au Canada à l’agent des frontières quand tu rentres de vacances par exemple. C’est une inscription qui doit se faire une fois que tu es installé.e. Si tu restes moins de 6 mois à l’étranger, il est recommandé de s’inscrire sur la plateforme Ariane. Tu peux t’inscrire sur Ariane si tu viens en vacances par exemple. L’intérêt de l’inscription consulaire c’est qu’avec la pandémie, j’ai pu avoir accès aux recommandations de l’État français sur le retour en France mais aussi les conditions de rapatriement.

Accueil +

Un point qui va aller vite ! Si tu arrives pour la session d’automne, tu pourras bénéficier du service Accueil Plus qui a été spécialement conçu pour les étudiants internationaux. Pour en profiter tu dois tout d’abord t’inscrire auprès du service et arriver par l’aéroport de Montréal Pierre-Elliott Trudeau. À ton arrivée à l’aéroport, il te suffira de suivre les petites flèches au sol « Accueil + ». Tu bénéficieras de kiosques dédiés au service avec des agents des frontières qui auront été prévenus de ton arrivée, donc c’est vraiment un gain de temps pour récupérer ton précieux permis d’études. Et une fois que tu auras récupéré ta valise, dans le hall d’arrivée un kiosque Accueil + t’attend. On t’y donnera une carte de la ville, accès à une ligne internationale pour appeler tes parents et leur dire que tu es bien arrivé.e. Si tu n’as pas d’endroit où loger dans tes premiers jours à Montréal, les gens du service pourront t’indiquer des hôtels ou te donner accès à internet pour réserver un Airbnb.

Perso j’en ai bénéficié et ça a été vraiment un bonheur d’avoir la ligne dédiée pour les agents des frontières quand on voit la queue pour tous les autres (queue que j’ai dû faire en revenant en janvier). Et puis ça permet d’arriver un peu relax… Donc vraiment si tu arrives à l’automne, profites-en !

Note covid : le service n’a pas pu se mettre en place à cause de l’épidémie à l’automne 2020 mais espérons que ce soit possible pour l’automne 2021.

Trouver son logement

Alors pour ceux qui suivent mes pérégrinations québécoises depuis un bout vous savez que c’est pas forcément de tout repos. Si comme moi tu as cherché ton petit nid douillet bien avant de partir, tu sais qu’on va régulièrement te dire « recontactez-moi quand vous serez sur place » et ça peut être assez décourageant. Tout d’abord que si tu es habitué.e aux logements loués meublés, saches que c’est quand même assez rare d’en avoir à Montréal. Mais tu auras souvent la possibilité de racheter les meubles de l’ancien locataire. Assures- toi de ce qui est inclus dans ton loyer… est-ce qu’il y a internet ou hydroquébec (l’EDF québécois) ? Si c’est non, demande une estimation des frais. Parce que dépendamment de l’appartement où tu es, ça peut bien gonfler le prix du loyer. Au Québec, on ne compte pas les appartements comme chez nous, tu pourrais par exemple trouver un 3 1/2, c’est-à-dire un 3 pièces c’est-à-dire salon, cuisine (oui oui on compte tout même la cuisine), chambre et le 1/2 correspond à la salle d’eau. Certains appartements sont aussi des demi sous-sols, donc l’appartement est à moitié enterré et les fenêtres seront au niveau du sol extérieur. La colocation est vraiment la façon la plus abordable de se loger à Montréal et si tu viens de l’étranger ça peut te faire du bien de ne pas être tout.e seul.e dans ton coin aussi loin de chez toi.

Bon c’est bien beau tout ça mais ça te dit pas comment trouver ton logement. Tu peux regarder sur Kijiji (qui est l’équivalent de notre bon coin), il y a beaucoup d’annonces notamment pour des logements entiers vides, plutôt pratique quand tu cherches un appart avec des copains. Bon je te cache pas qu’on y trouve des trucs chelou comme des types qui louent en colocation leur 2 1/2 qu’à une fille de 25 ans max qui accepte de dormir avec eux dans leur lit hein. Autrement je ne peux que te conseiller de te tourner vers les groupes facebook, certains sont même dédiés aux étudiants des différentes universités et écoles de Montréal, donc c’est plutôt pas mal si tu souhaite vivre avec des colocs dans ta tranche d’âge ou dans une dynamique étudiante. L’Université de Montréal propose également une banque de logement hors campus réservée aux Udemiens. Autrement peut importe ton école, tu as toujours la possibilité de t’inscrire pour une chambre universitaire sur le campus. Mais les places sont quand même assez réduites, j’ai fait une demande pour une chambre à l’UdeM en mars 2019 quelques jours après avoir reçu ma lettre d’admission et je me suis retrouvé 4326ème sur la liste d’attente ! Une place s’est libérée pour moi en janvier 2020 donc autant dire que je l’ai refusée.

Donc mon conseil sur ce coup, choisis un quartier qui te plait (y’a pas que le Plateau Mont-Royal hein !), des colocs sympas et roule ma poule. Et puis si ça te va pas tu pourras toujours sous louer ou céder ton bail en cours de route. Moi c’est ce que j’ai fait, j’ai commencé ma vie dans un appartement juste à coté de l’autoroute Décarie pour céder mon bail et déménager dans le Vieux-Rosemont. Et j’ai même déménagé mes affaires en métro ! Ce n’est pas grave si tu n’as pas encore trouvé ton chez-toi dans tes premiers jours à Mtl, prends un logement temporaire et fais quelques visites. Même s’il y a un peu une crise du logement en ce moment, c’est quand même possible de se loger facilement. J’en profite aussi pour faire un petit avertissement. Au Québec, le dépôt de garantie ou la caution pour un appartement est illégal. Alors fais attention parce que certaines personnes profitent des français fraîchement débarqués qui ne le savent pas pour s’en mettre plein les poches !

petite carte des différents arrondissements

Achète ton manteau et tes bottes sur place !

Ça vaut surtout si tu arrives à une autre saison que l’hiver. Tu auras déjà suffisamment de cheni dans ta valise pour t’encombrer de ça ! Bon par contre je dis pas, si tu as une veste de ski, ça peut faire l’affaire en attendant ton vrai manteau d’hiver, parce qu’on va pas se mentir on a un peu froid aux fesses par -15°c en veste de ski. En plus y’a plein d’occas’ pour acheter tout ça. Il y a souvent des ventes de déstockage avec des vêtements d’hiver dans Montréal, ou encore de vente de seconde main organisées par les universités. Tu as aussi les friperies ou encore les soldes à Sports Experts (là où personnellement j’ai trouvé LA doudoune qui me garde bien au chaud). Mon seul conseil pour le manteau serait qu’il faut que tu sois bien dedans et que tu puisses le fermer même avec un très gros pull. Bon j’ajouterai pour la blague, pitié ne prends pas un manteau Canada Goose ou tu seras vraiment le cliché du Français au Québec ! (Nan en vrai tu fais ce que tu veux, ça reste quand même des manteaux très chauds). Bon, pour les bottes je ne sais pas trop quoi te conseiller, n’hésite pas à te renseigner sur la température max de confort quand tu achètes la bête. Peut-être si tu arrives à l’hiver, embarques avec toi une paire de chaussures de rando avec des grosses chaussettes en attendant d’avoir tes bottes, mais tu peux aussi acheter une paire de bottes de neige en France si tu as peur d’avoir froid aux pieds. Perso j’ai deux paires : des Quechua assez légères où je suis à l’aise avec des chaussettes en laine jusqu’à -15°c max si je bouge (-5°c en statique) et une paire de grosses Sorel caribou qui me permettent d’aller d’être tranquille jusqu’à -30°c mais comme elles sont très lourdes je les mets pas tous les jours. Et n’oublie pas le set de crampons amovibles, ça sauve la vie les jours le verglas !

Montferland - Manteau isolé en duvet pour femme
C’est pas ma doudoune mais elle y ressemble beaucoup, et vous la trouverez chez sports experts

Ce que tu as besoin de mettre dans ta valise (ou pas)

Personnellement j’ai eu un peu de difficulté à choisir quoi mettre dans ma valise, même en la commençant trois semaines avant mon départ. Définitivement je pense que tu dois en premier prendre des vêtements que tu aimes et pour toutes les saisons. Parce que bon, moi qui n’avait pas prévu de passer l’été 2020 à Montréal, ça m’a fait tout drôle de demander à ma maman de m’envoyer par la poste des robes et des shorts en juin. Je te cache pas que si tu as des pulls bien chaud c’est définitivement le truc à emporter pour l’hiver. Étant une grande frileuse j’avais aussi fait un petit plein de sous-pulls techniques (genre ceux pour le ski) et ça aussi c’est vraiment la bonne idée. Mais ne prends pas trop de fringues non plus, tu peux toujours compléter ta garde-robe une fois là-bas.

Un point ultra important : n’oublie surtout pas de prendre un adaptateur de prise ! Oui oui cette petite chose magique que j’ai oublié en France et que j’ai galéré à trouver si bien que ceux que j’ai, c’est maman qui les a envoyé dans le petit carton de choses que j’avais oublié. Si tu as plusieurs choses à brancher en prise européenne, comme un pc, un téléphone et un iPod, je te conseille vivement de prendre une multiprise européenne ainsi que deux adaptateurs, un qui ira sur la multiprise européenne et un qui ira dans ton sac pour brancher ton pc à l’université (ou dans un café, tu bosses bien où tu veux).

Ah oui, et j’oubliais… Pas la peine de t’encombrer de choses comme ton sèche-cheveux, ton rasoir électrique ou ton mini appareil à raclette ! Au Québec les prises sont en 120 volts contre 220 volts en Europe, donc ta machine ne tournera pas bien. Tu pourras acheter tout ça sur place, de seconde main si tu veux et les revendre en partant.

Tu peux aussi te constituer une petite pharmacie avec des médicaments de base comme du doliprane, du Smecta, des pansements ou encore du baume du tigre. Enfin les trucs que tu utilises le plus souvent. Au Québec les médicaments n’ont pas forcément la même dénomination qu’en France donc ça peut être bien d’avoir une petite réserve. N’hésite pas à demander à ton médecin traitant de te faire une ordonnance avec une liste de base à aller chercher avant ton départ. En parlant d’ordonnance, sache que celle émise par ton praticien en France n’a aucune valeur au Québec, donc pas la peine d’aller chercher ton antihistaminique avec ton ordonnance française, tu n’obtiendras rien au Jean Coutu !

Enfin dans ta valise mets des choses qui te font plaisir, des petits souvenirs, des choses qui te rappellent un peu ta maison, mais aussi de toi t’occuper les premiers jours. Pour ma part j’ai emporté quelques livres mais aussi quelques photos imprimées de bons moments passés avec ma famille et mes amis et du chocolat suisse ! Enfin pas trop non plus, faut aussi qu’elle ferme cette valise et puis avec AirCanada c’est max 23 kg en soute.

Quid du numéro de cellulaire ?

Une grande question pour tout le monde quand tu pars à l’étranger. Si tu n’es pas super familier avec les tarifs québécois pour tout ce qui est abonnement de téléphone portable et je te conseille vivement de regarder avant de partir pour que tu puisses te faire une idée du budget. Genre un forfait appel/sms illimités avec 50 Go de données internet que tu payeras 15 euros en France, ça monte facile dans les 55$ sans les taxes au Québec.

Dans mon cas j’ai le forfait Free à 19,99 euros (non je suis pas payée pour leur faire de la pub), et avec ce forfait j’ai appel/sms illimités quand je suis au Québec vers les téléphones français et canadiens. Donc en gros je peux appeler mon papy sans que ça nous coûte une surtaxe internationale. Et j’ai également 50 Go/mois à l’étranger. Ce qui est quand même plutôt avantageux. J’ai donc gardé mon forfait français. Cependant, les organismes comme la RAMQ ou encore ta banque canadienne vont préférer un numéro de téléphone local. Je suis partie avec deux téléphones à Montréal, mon français et un dédié à mon numéro canadien (on a tous un vieux smartphone qui traîne qui peut faire l’affaire). J’ai eu la chance grâce à France, une amie de mes parents, de bénéficier ma première année ici d’une ligne cellulaire de son travail qu’elle m’offrait. Et je serai jamais assez reconnaissante envers elle pour ça (France, si tu passes par là, vraiment encore merci !). Ce qui fait qu’actuellement j’étudie les options pour ravoir un numéro canadien.

Je sais qu’il y a des applications qui te permettent d’avoir un numéro étranger, comme TextMe. Tu peux notamment avoir un numéro de téléphone local gratuit, ce qui est plutôt pas mal une fois que tu es sur place mais quand tu as aussi besoin d’être joignable sur ton numéro québécois/canadien depuis ton pays, il te faut payer quand tu n’es plus sur le territoire. Pour le moment avec TextMe, je paye 4,99 euros par mois pour avoir un numéro québécois depuis la France. À voir avec le temps mais je pense que ça va être ma solution pendant un temps, peut être que ça peut aussi être une bonne option pour toi.

La banque et les opérations internationales

Sujet fort important dont on parle peu. Il est important de se questionner sur comment on compte payer tout ce qui est concerne notre expérience à l’étranger. Tout d’abord avant de te lancer dans le choix de ta banque au Québec, je te conseille vivement de te renseigner auprès de ta banque française pour savoir si elle n’a pas de partenariat avec une banque canadienne. Certains programmes universitaires ont aussi pas mal d’avantages auprès des banques. Rémi a eu une offre spéciale dans sa banque canadienne car il fait une école d’ingénieur. Donc penses aussi à te renseigner sur ça. Saches-aussi que dans les banques françaises il existent des forfaits internationaux qui te permettent d’utiliser ta CB à l’étranger, mais c’est pas forcément très bon marché.

Personnellement, j’ai choisi d’aller chez Desjardins car ma banque française, le Crédit Mutuel, a un partenariat avec cette banque. Bon pas ouf hein, c’est juste que si je retire des sous au guichet Desjardins avec ma carte Crédit Mut’ j’ai pas de frais. J’ai également bénéficié quasiment un an d‘un forfait pour les étudiants internationaux qui me permettait de faire gratuitement un virement de ma banque en France à ma banque au Québec mais aussi de pouvoir utiliser sans frais ma CB française à l’étranger. C’est plutôt pratique mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, maintenant je suis principalement dépendante de ma carte de crédit et de ma carte de débit québécoises.

En parlant carte bancaire, il faut signaler qu’au Canada on est sur un fonctionnement très nord-américain. C’est-à-dire qu’il y a une vraie distinction entre la carte de débit et la carte de crédit. La débit peut te servir dans tout les achats en magasin, sur la machine à café ou à la borne pour acheter votre billet de transport en commun. Le débit se fera immédiatement (ou presque) sur ton compte courant. Cependant pour acheter quelque chose sur internet, il te faut une carte de crédit. Perso j’ai vécu quasiment un an sans en avoir besoin puisque ma carte française m’allait bien. Quand tu payes un truc avec ta carte de crédit (sur internet ou irl), tu empruntes de l’argent à ta banque. Puis tu as un délais d’une 20aine de jour pour rembourser ce micro emprunt et si tu attends trop longtemps, tu auras des intérêts à rembourser en plus de ta somme initiale et laisse-moi te dire qu’ils sont plutôt salés. Si tu as une carte de crédit, tu auras automatiquement une côte de crédit associée à ton nom. C’est une évaluation de ton historique de remboursement de crédits et ça permet aux institutions de savoir si tu es un bon payeur et si tu gères bien les crédits qui te sont attribués. Si tu comptes rester après tes études, ça peut être vraiment utile de soigner ta côte de crédit si tu veux emprunter pour acheter une voiture ou une maison par exemple.

En dernier point j’aimerai aborder le sujet des virements internationaux. Avant tout, saches que tu auras de frais de conversion pour toutes les sommes qui arriveront dans une devise différente de celle du compte bénéficiaire. Comme je le disais plus haut, j’ai pu avoir grâce à un forfait spécial, la possibilité de faire un virement gratuit à l’étranger depuis mon compte du Crédit Mutuel. Je ne payais rien auprès de cette banque pour mon virement mais Desjardins me prenait 15$ pour la conversion en dollars canadiens. Maintenant que je n’ai plus mon option magique et que je trouve que c’est abusé les frais bancaires pour faire des virements à l’international (presque 20€+15$/virement), je fais autrement. Ma solution depuis cet été est de passer par la plateforme Xoom via mon compte PayPal et ça me coûte que 1,99€ par transaction. L’avantage c’est que les sous arrivent directement en CAD sur mon compte québécois donc exit les 15$ de frais de conversion. Il faut cependant débloquer son compte pour pouvoir envoyer des sommes de plus de 500 euros en donnant une copie de sa pièce d’identité. Je finirai en disant que les virements internationaux peuvent prendre entre 5 et 10 jours ouvrés à se faire donc faut bien prévoir en avance si tu as une deadline comme un loyer. Dernièrement j’ai aussi testé Wise et finalement je trouve que c’est mieux que Xoom. Le taux de change est bien plus rapide, l’interface plus facile à utiliser et surtout les virements arrivent en moins de 48h sur mon compte québécois.

J’oubliai avant de partir, fait convertir tes euros en dollars canadiens ! De quoi avoir au moins 600-700$ sur toi pour le début (oui ça fait quand même beaucoup d’argent). Pour ne pas te retrouver bloqué.e des fois que tu ai un loyer à payer de suite et ou d’avoir de quoi pour te payer à manger si que tu n’a pas encore finalisé tes démarches pour ouvrir ton compte bancaire au Québec, même si tu as une option internationale sur ta CB.

L’affiliation à la RAMQ : comment survivre à ce parcours du combattant administratif

Clairement cette section est sponso par mon ami Lucas qui pourrait vous en raconter des histoires à ce sujet ! Là encore le conseil c’est de s’y prendre tôt. Peut-être que tu ne le sais pas mais en tant qu’étudiant.e français.e tu as droit d’être affilié.e gratuitement à la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) en renonçant à tes droits à la sécurité sociale en France. Pour cela, je te conseille d’appeler ta CPAM pour leur demander ce que tu dois leur fournir pour la démarche. Normalement on va te demander le formulaire SE-401-Q-102 (comme je suis sympa tu peux le récupérer ici) où tu auras rempli tes petites infos dans la section 1, de mémoire on va aussi te demander ta lettre d’admission à l’université, un papier de l’immigration comme quoi tu peux bien venir sur le territoire (CAQ ou permis d’études) et une copie de ton passeport ainsi qu’une indication de ta date de départ du territoire français. En théorie il faut envoyer ton dossier un mois avant ton départ, par exemple si tu pars le 20 août, tu devrais l’envoyer le 20 juillet…
Sauf qu’on connait tous la CPAM et l’administration. Alors envois ton dossier au moins un mois et demi avant ton départ. Perso à deux semaines de mon départ, le formulaire SE-401-Q-102 ne m’était toujours pas revenu avec les parties que doit remplir la CPAM. Je les ai appelés un lundi pour leur demander où ça en était et il s’avère que mon dossier n’avait toujours pas été traité. La personne au téléphone a mis une note qu’il soit traité en priorité et je l’ai reçu dans les 5 jours qui ont suivi mon appel. Malheureusement mon ami Lucas n’a pas eu cette chance et en octobre (donc bien après son départ) il n’avait toujours rien. Puis une fois sur le territoire québécois, il te faudra prendre rdv à la RAMQ pour te faire affilier grâce à ce fameux formulaire SE-401-Q-102. Là encore tu devras venir avec plein de papiers et on te dira quoi apporter.

Voilà je me suis permis ce petit pâté parce qu’aux activités de rentrée, j’ai rencontré pas mal de Français.e.s qui n’avaient pas fait la démarche et qui sont tombé.e.s des nues quand je leur ai dit que ce formulaire de la CPAM était indispensable pour l’affiliation à la RAMQ. Donc ayez de la patience et vous l’aurez votre papier (oui Lucas a été trèèèèèèès patient et il l’a eu au final).

Voila la carte que tu dois recevoir de la part de la RAMQ une fois tes démarches terminée

Je finis en disant que l’affiliation à la RAMQ peut prendre un peu de temps. Il y a souvent la queue dans les bureaux et tu vas devoir prendre rdv pour ton affiliation si tu arrives à la session d’automne (pour l’hiver j’en sais rien). Parfois entre le moment où tu vas y aller pour avoir ton rdv et le moment où celui-ci a lieu, il peut se passer un peu de temps. Je te conseille de prendre une assurance médicale privée pour ton premier mois à l’étranger (au moins), tu peux regarder du côté de la Caisse des Français à l’Étranger ou de April International. Personnellement c’est quelque chose que je n’ai pas fait et je le regrette. Je ne me souviens pas l’avoir écrit sur ce blog mais deux semaines après mon arrivée à Montréal j’ai fait une intoxication alimentaire. Heureusement pour moi, je m’en suis sortie toute seule, mais si j’avais dû être emmenée par une ambulance pour aller à l’hôpital, ne pas avoir de couverture aurait été catastrophique.

N’hésite pas à demander de l’aide

Si tu te sens un peu perdu.e dans toutes tes démarches, n’hésite pas à demander de l’aide. En plus d’être super accueillants les Québécois ont aussi un sacré talent pour l’accompagnement. Ici je vais plutôt parler de mon université parce que c’est ce que je connais le mieux mais je sais que des services similaires existent dans les autres écoles.

À l’Université de Montréal, nous avons ce que nous appelons les SAÉ ou Services aux Étudiant.e.s. Il s’agit de tout un ensemble de services dédiés aux étudiant.e.s pour les accompagner au mieux dans leurs études. C’est notamment les SAÉ qui proposent la banque de logement hors-campus dont j’ai parlé tantôt. Au sein de ces services nous trouvons notamment un bureau d’aide financière (super pour t’aider à bien gérer ton budget), une garderie ou encore le sacro-saint BEI ou Bureau des Étudiants Internationaux. Et toi qui viens de l’étranger, tu vas apprendre à le connaître ce bureau. Ils sont là pour répondre à toutes tes questions d’immigration, que ce soit avant de venir au Québec ou après tes études si tu as envie de rester. Tu peux joindre les conseillers par téléphone ou par courriel. Sur leur page web dédiée, tu as aussi tout un tas d’infos super utiles dont une liste des différentes étapes que tu dois faire pour venir étudier à Montréal. Donc vraiment si tu as la moindre question concernant l’immigration, tes papiers… Contacte-les !

Une question sur ton cheminement dans ton programme, une annulation de cours à faire ? La personne-ressource à contacter est ton ou ta TGDE (technicien.ne en gestion des dossiers étudiants). Il ou elle peut répondre à tes questions sur ton cheminement ou t’aiguiller vers une autre personne pour te répondre. C’est cette personne qui va d’ailleurs prendre en compte tes inscriptions de cours.

Chaque année l’UdeM embauche des étudiant.e.s comme ambassadeurs. Ils ont pour mission d’organiser les semaines d’accueil des sessions d’automne et d’hiver mais également d’animer le groupe facebook UdeM+1. Ils sont là pour répondre à toutes tes questions sur le groupe et là encore ils peuvent t’orienter vers d’autres personnes ressources. Ce sont vraiment des gens super efficaces ! J’en profite aussi pour te dire que le groupe UdeM+1 est dédié à tous les nouveaux admis à l’UdeM. Tu peux y échanger avec d’autres étudiant.e.s et y trouver un tas d’infos. Et si tu veux un accompagnement un peu plus personnalisé, inscris-toi au programme Passerelle qui est un programme de jumelage entre étudiants. J’en ai bénéficié quand je suis arrivée et j’ai trouvé ça tellement super (parce que j’avais une marraine au top aussi, bisous Maeva !) qu’aujourd’hui je suis moi-même devenue marraine pour le programme et c’est moi qui accompagne les nouveaux.elles étudiant.e.s dans leurs premiers pas à l’université. C’est vraiment super pour avoir un retour d’expérience de quelqu’un qui est là depuis plus longtemps pour t’aider à t’intégrer à la communauté universitaire. Et personnellement j’ai trouvé que ça permettait d’aborder un peu plus posément ta rentrée.

Va vers les autres

La rentrée est quand même pas mal synonyme d’effervescence. Je te conseille tout d’abord de participer aux activités de rentrée organisées par ton université mais aussi celle organisée par l’association étudiante de ton programme. Mais ne t’inquiète pas, ici il n’est pas du tout question de faire des activités humiliantes et de te prendre de la farine dans la face ! Les activités de rentrée sont assez encadrées, au programme tu peux avoir une visite du campus, un verre de rentrée, du sport, une balade sur le Mont Royal et même voir un match de football (avec un tailgate avant). Il y a aussi plein de séances d’accueil réservées aux étudiants internationaux pour te redonner tes différentes démarches d’immigration et t’aider au mieux à t’intégrer. Je recommande vivement d’y assister. Si tu veux une idée des quelques activités de rentrée que j’ai pu faire je t’invite à aller lire mes premiers jours à Montréal. Les associations de mon programme nous avaient aussi organisé un petit quelque chose comme deux semaines après la rentrée. Ça aussi c’est vraiment super pour apprendre à connaître ses camarades. On avait notamment eu un petit jeu sur l’art public dans la ville, et j’ai trouvé ça génial quand tu débarques à Montréal puisque ça te permet de découvrir ton nouvel environnement. N’hésite pas non plus à lire l’article correspondant !

Petit souvenir de la journée d’accueil des nouveaux en muséo !

Si tu as envie de rester avec tes pairs, sache qu‘il existe des regroupements d’étudiants français, belges ou toute autre nationalité. Personnellement je ne me suis pas du tout tournée vers ça parce que si je suis au Québec c’est pas pour passer ma vie avec des français (bon ce qui est un peu raté vu que mes colocs sont français hahaha). Mais il y a aussi plein de soirées organisées pour les étudiants internationaux, dont celle organisée par Je Choisis Montréal. L’an passé nous avions eu l’occasion de pouvoir passer une soirée exclusive au musée des beaux-arts de Montréal et c’était vraiment sympa (coucou les Corses !).

À l’UdeM nous avons aussi avec l’AHC (l’action humanitaire et communautaire) qui propose plein d’activités comme des jumelages interlinguistiques, des popotes étudiantes thématiques, des soirées jeux de société… L’association UdeMonde organise par exemple beaucoup de sorties comme des cueillettes de pommes en septembre ou encore une petite virée à Québec pour des prix très abordables. Et si tu as une pratique artistique comme la danse, la photo ou le chant n’hésite pas à rejoindre aussi les associations correspondantes, c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens !

J’oublie certainement d’autres choses mais je pense que tu as déjà un bon panorama d’activités à faire pour ne pas rester tout.e seul.e dans ton coin.

Profite !

On oublie peut être de le dire, mais même si tes premiers mois à l’étranger vont être très occupés entre ta recherche de logement, la finalisation de tes démarches administratives, n’oublie pas de profiter de cette expérience. C’est un peu l’erreur que j’ai fait en arrivant… J’ai passé beaucoup de temps à m’occuper de m’acheter des meubles, de faire mes devoirs, finir mes démarches que quand je me suis accordée du temps, les arbres étaient déjà sans feuilles et j’avais loupé l’automne. Et aujourd’hui je le regrette parce qu’avec la covid, j’ai passé mon deuxième automne en France et je ne sais pas si j’aurai l’occasion de le vivre de nouveau au Québec car je suis sensée avoir terminé mes études en août 2021. Même de façon générale, je dirai que j’ai vraiment mis 4 mois avant de vraiment profiter de ma vie montréalaise, même en ayant fait pas mal d’activités pendant ce temps. Donc oui prends ton temps pour t’acclimater à ta nouvelle vie d’expat, mais dès que tu as du temps, ne serait-ce qu’une heure ou deux, sors découvrir la ville ou tester toutes les beignes au Tim Hortons ! Mais te met pas la pression non plus de te dire que tu dois tout de suite tout faire, tout voir hein.

P.S : Si tu as un peu de mal avec le vocabulaire québécois, ce n’est pas grave… Au pire quand tu ne comprends pas demande à tes amis de t’expliquer le mot ou alors tu peux aussi consulter mon super lexique que je mets souvent à jour !

petitragondin

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