Deuxième moitié d’année en France

Deuxième moitié d’année en France

Si vous êtes nouveaux ici, vous ne le savez peut-être pas, mais à cause de la pandémie mondiale, je me suis retrouvée bloquée en France à la suite de mes vacances en juillet. En effet j’étais rentrée pour voir ma famille cet été et malheureusement le Canada a fermé ses frontières aux étudiants internationaux pendant mon séjour. J’aurais pu rentrer malgré tout puisque j’avais la preuve que j’habitais bien au Canada. Cependant, dans ma formation universitaire, j’ai un stage obligatoire au programme et avant de rentrer en France, mon programme était en discussion avec une institution française pour que je puisse le faire à la rentrée de septembre. Sauf que les démarches ont pris tellement de temps que j’ai reçu ma convention de stage mi-septembre pour un stage qui commençait en novembre. Alors j’ai dû trouver à m’occuper pendant tout ce temps. Je vous propose donc un petit récap de ces derniers mois.

La tête du jetlag et un petit chat content de me voir !

Juillet et août, redécouverte du reblochon et choc culturel

Quand je suis rentrée en juillet, j’ai vraiment été heureuse de pouvoir retrouver ma famille et les montagnes. Et en grande fan de fromage, j’ai redécouvert la gastronomie de mon coin. Vous ne pouvez pas imaginer le feu d’artifice que peut être un simple morceau de reblochon avec un bout de pain. Ayant vécu le début de la crise sanitaire au Québec, j’ai été choquée de voir à quel point en France, les gens en avaient rien à faire des gestes barrières. Et faut dire que j’ai été étonnée de la distance de 1m entre les gens pour faire la queue au supermarché, alors que moi je m’étais habituée aux 2,5m au Québec. Alors pour fuir un peu ça, rien de mieux que de la rando.

J’ai essayé au maximum de profiter de mon temps en France ayant pour objectif de rentrer au Québec mi-août, mais c’était sans compter sur les décisions du gouvernement canadien de fermer ses frontières aux étudiants internationaux. Et puis j’attends ma convention de stage, d’après ma coordinatrice des stages à l’UdeM, je peux espérer commencer mon stage fin septembre. Alors je me dis que celui-ci une fois terminé, je vais vite pouvoir rentrer à Montréal, comme j’y habite, j’ai le droit de passer la frontière.

Mais les négociations pour ce stage mettent vraiment du temps, beaucoup de temps. Si bien qu’on a dépassé le délai pour obtenir la bourse de mobilité qui me permettrait de couvrir mon logement pour un stage entre le 1er septembre et le 14 novembre. La coordinatrice a donc décidé que mon stage commencerait le 15 novembre pour que je puisse avoir la fameuse bourse… Mais ça fait finir mon stage trop tard par rapport à la date de rentrée universitaire et en tant qu’étudiante internationale, si j’arrive trop tard après la rentrée, je peux me faire refouler par l’agent aux frontières. Tant pis, pour la bourse, j’ai emprunté un peu plus à la banque que le nécessaire « en cas de besoin » alors ça sera pour le stage. Et mon stage est avancé au 9 novembre et se terminera le 8 janvier.

Septembre, le temps semble long

Début septembre, ça y est, j’ai ma convention de stage ! Il ne me reste plus qu’à attendre de pouvoir y aller. Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire pendant tout ce temps ? J’ai pas de sécu en France, je peux donc difficilement travailler… C’est pas grave, mes frères reprennent leurs études, je vais donc leur fabriquer des masques pour qu’ils puissent aller en cours. Donc mon début de mois était pas mal rythmé par la confection de ces derniers. J’ai aussi beaucoup lu pendant ce temps, tellement que j’ai fini un tome de L’assassin royal de Robin Hobb en moins d’une semaine. Et je me suis offert un truc pour lequel je mettais de coté depuis un sacré bout de temps : une Nintendo switch ! Mon équipe Pokémon et Link m’ont beaucoup tenu compagnie pendant mon séjour en France.

Puis avec la fabrication des masques, on a découvert un trésor… Mais oui tout à fait ! On fait nos masques maison avec des chutes et des coupons que nous avions à la maison. Et dans ces coupons, nous avons des coupons qui appartenaient à ma Mamie Jackie. Parmi eux, nous avons découvert un grand coupon de stretch satiné bleu nuit ! Ma mère voulait en faire des doublures de masques et moi j’y ai vu l’occasion de faire un nouveau cosplay, une robe qui me fait rêver depuis toute petite : la robe que porte Anastasia à l’Opéra Garnier !

Mais bon malgré toutes ces belles activités, je m’ennuie pas mal. J’ai fait un peu de randonnée autour de chez moi, mais n’ayant plus de voiture, je pouvais pas partir faire ma rando pref toute seule ! Mais ma maman avait une formation à Paris et son boulot a réservé une chambre pour 2, alors je suis partie avec elle. Ça a été l’occasion de voir quelques amis sur la capitale, de marcher plus de 20 kms à travers toute la ville avec mon ami Paul (Man j’ai encore mal aux pieds rien qu’en y pensant) et d’aller faire un petit tour au musée d’Orsay. Mais aussi de voir mon amie Nadège avec qui je faisais quasiment tout lorsque j’habitais à Toulouse. Ça m’a fait extrêmement plaisir de la revoir, car entre son année en Italie et mon départ pour le Canada l’année suivante, on s’est pas beaucoup vue après la fin de notre master à l’Université Toulouse Jean-Jaurès. En plus Nadège est bénévole pour une association qui recueille des chats et leur cherche une famille, donc j’ai pu passer la voir à leur local. Moi qui adore ces petites bêtes, j’étais aux anges. Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtées à Annecy. Bref ce petit voyage à Paris m’a fait le plus grand bien.

Octobre, on voit des copains

Enfin on voit les copains, on essaye plutôt. J’ai vraiment eu de la misère à voir mes amis même sur Grenoble et Lyon alors que c’est pas si loin. Pas facile de se déplacer quand on a vendu sa voiture pour déménager au Québec et qu’on est dépendante des horaires pourries de la SNCF… Sans compter sur mon estomac qui a mis un peu de temps à se réhabituer à la nourriture de maman.

Octobre a été l’occasion d’organiser un petit weekend avec quelques potos venant des quatre coins de la France. C’est donc ainsi que Constantin, Paul et Hugo se sont retrouvés en Haute-Savoie pour un weekend de folie (avant le retour du confinement). Au programme on a mangé local, raclette et farcement (un plat sucré-salé haut-savoyard), on s’est baladé autour de mon village, on a joué de la musique et on a fait une petite rando avec pique-nique au sommet. C’est vraiment chouette et on s’est plutôt bien marré faut dire.

Je les ai emmené à la grotte de la pierre à Boëre pour la balade autour de chez moi et au lac Béni pour la « grosse » rando. Ça leur a permis de découvrir un petit peu le coin (et de bruler toute la raclette qu’on a mangée). Même si on a pas eu un super temps, on a bien profité. Et à la fin du weekend, on s’est dit qu’il fallait remettre ça dès que je rentrerai en France.

Comme vous le savez si vous vivez en France, le 30 octobre, le gouvernement Macron a annoncé un nouveau confinement pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid 19. Donc autant dire que la fête s’est vite arrêtée et les projets d’aller voir les copains sont tombés à l’eau… Mais surtout la chose qui m’a le plus inquiété, c’est mon stage. Qui dit confinement, dit fermeture des musées. Je vous raconte pas l’angoisse que ça a été. Imaginez devoir rester chez maman alors que vous avez votre vie à vous ailleurs, et que du jour au lendemain, la chose qui explique pourquoi vous êtes chez maman est remise en cause. Mais heureusement pour moi, le musée n’a pas annulé mon stage ! Alors je vous emmène un peu avec moi à Moulins pour la fin de mon récit.

Novembre et décembre, un stage bien rempli

J’ai eu la chance de faire mon stage au Centre national du costume de scène et de la scénographie, à Moulins. Si vous ne le saviez pas, sachez que c’est un musée que j’adore depuis plusieurs années. Il conserve plein de costumes venant de l’Opéra de Paris, de la Comédie Française ou encore de la BNF. Le CNCS propose aussi des expositions temporaires super variées qui changent tous les 6 mois. Avant de partir au Québec, j’étais allée voir leur expo sur les costumes de comédies musicales, j’ai adoré cette expo.

Bref mon stage s’est donc déroulé du 9 novembre au 8 janvier. Ce fut deux mois absolument intenses. Sans rentrer dans les détails de tout ce que j’ai fais, je vous propose un petit tour de mes missions.

Dans un premier temps j’ai dû assister ma tutrice de stage sur le retour des costumes qui avaient été prêtés pour l’exposition temporaire qui venant de se finir : Couturiers de la danse. Donc j’ai emballé des tutus, des académiques et pleins de choses en rapport avec le monde de la danse, le tout venant de grands couturiers comme Dior, Lagerfeld, Balmain ou Chanel ! J’ai aussi dû créer les étiquettes pour le transporteur et trimballer les cartons dans l’aire de transit du musée.

Dans un second temps j’ai travaillé au montage de l’exposition Scènes de Yannis Kokkos. J’ai manipulé les mannequins pour les mettre en vitrine. On m’a aussi chargé de coordonner l’accrochage des maquettes (dessins préparatoires des costumes) dans les salles. Puis Sara, ma tutrice, m’a confié de la retouche photo à faire, malheureusement l’ordinateur qu’on m’a fourni au musée n’avait pas de logiciel de retouche alors j’ai dû bosser à partir du mien pour pouvoir utiliser un logiciel Adobe très connu. Pendant le montage, nous nous sommes rendu compte qu’il manquait des cartels et il y avait des fautes sur d’autres alors j’ai été chargé de créer les manquants et de trouver une solution pour corriger les autres. Merci les cours de communication écrite et orale du master recherche en médiévale, j’ai pu mettre en pratique certaines choses apprises en classe.

Enfin pour la dernière semaine de stage, j’étais dans le service des collections et j’ai fait un préinventaire d’un don de costumes. C’était très intéressant à faire. Il m’a fallu prendre les mesures des différentes pièces des costumes, leur donner un numéro de préinventaire et rentrer tout un tas d’informations dans un fichier avec une description des matières ou encore sur qui a porté le costume. J’ai aussi aidé la responsable de l’atelier de conservation à ranger l’atelier.

L’atelier en cours de rangement

Bref ce stage a été vraiment très cool, et même si j’ai pas eu un gros mandat, ça m’a permis de voir beaucoup de choses et de découvrir l’environnement de travail dans un musée de taille moyenne. Bref j’en profite pour vous signaler que l’exposition Scènes de Yannis Kokkos est visible au Centre national du costume de scène et de la scénographie jusqu’au 7 novembre 2021. Si vous passez du côté de Moulins, allez la voir, elle est vraiment belle.

Enfin le 12 janvier, j’ai enfin pu prendre l’avion pour rentrer à Montréal, après avoir payé deux tests PCR (si jamais sachez que ça coûte une blinde quand on a pas de sécu, genre 63 balles chaque), car je ne pouvais pas rentrer sur le territoire canadien sans avoir un test négatif de moins de 72h. Le premier test était pour le premier avion pour Paris et le second je l’ai fait la veille de mon départ en croisant les doigts pour avoir les résultats avant de montrer dans mon second vol à destination de Montréal. Heureusement pour moi tout s’est bien passé. Et pour mon voyage de retour, j’ai voyagé avec ma nouvelle colocataire, Zoé, qui prenait la place d’Eliott.

On se retrouve bientôt dans de prochains articles pour vous parler de ma quatorzaine obligatoire au retour et de ma session d’hiver à l’UdeM ! Prenez soin de vous.

petitragondin

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